Savoir et capital à Montréal, 1800-2000
Ce programme de recherche porte sur le rapport entre savoir et capital à Montréal de 1800 à 2000. Il s’articule autour de quatre axes dont chacun traite d’une composante majeure de cette relation, soit :
- Savoirs, capital(isme) et risques sociaux
- Migrations, savoirs et capitalisme global
- Savoirs, capital et production de l’espace urbain
- Argent, territoire et colonialisme
Nous nous intéressons à la manière dont les savoirs et le capital se construisent mutuellement, au cours du passage à la modernité. Nous nous penchons également sur les relations de pouvoir inégalitaires engendrées par le développement du capitalisme et les luttes contre ces inégalités, à différents moments de l’histoire. Le programme proposé contribuera au débat scientifique dans quelques-uns des champs les plus dynamiques de la recherche, en favorisant les dialogues entre les approches de l’histoire sociale et culturelle et celles développées par la nouvelle histoire du capitalisme.
L’étude des savoirs est le prisme à travers lequel nous chercherons à comprendre les dynamiques ducapital et du capitalisme à Montréal entre 1800 et 2000. Nos travaux traitent du capital sous ses formes tangibles (argent, biens, propriété, moyens de productions), de même que sous ses formes moins tangibles de capital social, culturel, symbolique et racial. Ils s’intéressent aux différentes formes des avoir développées par les élites (savoirs officiels), mais aussi par les populations marginales ou dominées (savoirs locaux et subalternes).
L’économie capitaliste valorise et encourage la production de certains types de savoirs. De même, les avoir est source de valeur et constitue en soi une forme de capital. Ces relations entre capital et savoir sont socialement et historiquement construites. Elles sont modelées par des rapports de pouvoir inégalitaires fondés sur la classe, la race, le genre, et l’âge et nous les révèlent. Nos recherches permettront d’explorer les interactions entre création et valorisation du capital et leurs effets sur les structures du capitalisme. Sous ce nouvel éclairage, nous étudierons les transformations de la société montréalaise au cours du passage à la modernité. Notre programme de recherche s’inspire de l’historiographie québécoise, canadienne et internationale, ainsi que des travaux critiques des théoriciens qui se sont penchés sur les concepts de capital et de savoir, dont Marx, Foucault, Bourdieu et Leong. Tout en nous intéressant aux savoirs officiels et au capital mobilisés par les élites, nous accordons une attention particulière aux savoirs dits locaux et subalternes, de même qu’aux formes de capital (social, culturel et symbolique) mobilisées par les acteurs sociaux dépourvus de capital économique.
Nous apporterons à la compréhension du capitalisme contemporain notre connaissance de l’évolution de ce système dans le temps de même que celle des contestations dont il a fait l’objet ou des résistances qui lui ont été opposées. Le capitalisme n’affecte pas tous les acteurs sociaux de la même manière : nous nous intéresserons également aux alternatives proposées à ce système par différents groupes sociaux, au cours des XIXe et XXe siècles.